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Plonger dans la vie, c’est apprendre à aimer, à se relier et à s’épanouir

Et si ce n'était pas un manque d'amour, mais un malentendu émotionnel?

Les langages émotionnels : comprendre et apprivoiser nos différences


On entend souvent parler des « langages de l’amour » popularisés par Gary Chapman : les mots, les cadeaux, le temps de qualité, les services rendus et le contact physique.

Mais il existe une autre dimension, bien moins connue et pourtant déterminante dans nos relations : les langages émotionnels.

C’est-à-dire la manière singulière dont chacun vit, exprime et partage ses émotions.

Et c’est souvent là que naissent les malentendus dans les couples et les relations : non pas parce que l’autre ne ressent rien, mais parce qu’il s’exprime dans une langue émotionnelle différente de la nôtre.


Qu’est-ce qu’un langage émotionnel ?

Un langage émotionnel, c’est la façon privilégiée dont une personne manifeste ses émotions — qu’il s’agisse de joie, de tristesse, de peur ou de colère.

En psychologie des émotions, on sait que celles-ci se traduisent sur plusieurs plans :

  • Physiologique : accélération cardiaque, pleurs, tension musculaire, énergie débordante…

  • Comportemental : gestes, actions, expressions verbales ou non verbales.

  • Cognitif : pensées, interprétations, croyances liées à ce que l’on ressent.

Selon son histoire, ses blessures, sa personnalité, sa culture ou même son éducation émotionnelle, chacun développe un mode d’expression dominant.


Certains vont parler pour comprendre et partager ce qu’ils ressentent.

D’autres vont agir (ranger, courir, cuisiner).

D’autres encore vont se taire et s’isoler, le temps d’intégrer.

Certains utiliseront l’humour, l’art, le corps.

Et certains la violence (cris, colère...) comme exutoire.


Quand les langages s’entrechoquent

Imaginons une scène de tristesse :

  • Tu es bouleversé·e → tu pleures, tu as besoin de verbaliser, de recevoir des mots doux et une présence immédiate.

  • Ton/ta partenaire est bouleversé·e aussi → mais son réflexe est de se replier, de réfléchir d'abord seul·e avant de pouvoir en parler.


Résultat :

  • Tu interprètes son silence comme du désintérêt ou de la froideur.

  • Il/elle vit ton besoin de parole comme une pression parce qu’il/elle n’est pas prêt·e, à ce moment là.


Deux personnes, une même émotion, mais deux langages émotionnels différents.


Autre exemple, cette fois avec la colère :

  • L’un exprime sa colère à travers des mots vifs, parfois explosifs.

  • L’autre, face à un désaccord, intériorise sa colère, se tait et se ferme.

Là encore, chacun croit que l’autre ne comprend pas ou ne ressent pas. Alors qu’en réalité, ils utilisent deux systèmes d’expression différents.

Si tu penses que ta manière d'exprimer ton émotion est la seule vraie, alors tu vas faire une interprétation de la réaction de l'autre qui conduira à de l'incompréhension avec l'autre. Lui même pourrait ne pas se sentir respecter dans ses émotions.


La psychologie derrière ces différences

Selon Paul Ekman, chercheur reconnu sur les émotions universelles, chaque émotion de base (joie, peur, colère, tristesse, surprise, dégoût) a une expression commune, mais aussi une infinité de nuances selon les individus et les cultures.

La psychologue Susan David, auteure de Emotional Agility, explique quant à elle que nos émotions ne sont pas des ennemies mais des messagères : elles nous informent de nos besoins.

Mais pour qu’elles puissent nourrir le lien, encore faut-il que leur langage soit entendu et exprimé.

Là encore, il est nécessaire d'exprimer les choses, pour se faire comprendre sur nos besoins, nos réactions...


Le vrai piège

Le problème n’est pas que l’autre ne ressente rien. C’est de croire que notre manière d’exprimer est la seule valable.

Ce qui donne souvent :

  • « Tu es froid(e). »

  • « Tu exagères. »

  • « Tu ne ressens pas vraiment. »

On exprime des reproches, des critiques.

Alors qu’en réalité, nous avons juste deux systèmes d’expression différents.


Comment faire évoluer la communication émotionnelle ?

La solution n’est pas :« Exprime-toi comme moi. »

Mais plutôt : « Dis-moi comment tu ressens. »; « Montre-moi comment je peux reconnaître tes émotions. »

Quelques questions simples à introduire dans le couple ou dans une relation :

  • Quand tu es triste, comment puis-je le voir ?

  • Quand tu m’aimes, comment tu me le montres, toi ?

  • De quoi as-tu besoin quand tu traverses une émotion forte ?

Ces échanges permettent de créer un véritable dictionnaire émotionnel du couple.

Un espace où l’on apprend à traduire au lieu d’interpréter. Un espace ou la connexion devient plus forte et intime, et où le respect de l'autre créé la sécurité... Un espace de connexion émotionnelle.


En résumé

Les conflits émotionnels dans les couples ne viennent pas toujours d’un manque d’amour ou d’un désintérêt. Souvent, ils naissent d’un décalage de langage émotionnel.

En prenant le temps de comprendre comment l’autre exprime, plutôt que de juger ou d’imposer notre propre façon, on ouvre un espace de reconnaissance mutuelle.

Et si nous faisions le pari, dans nos relations, de ne plus chercher à ce que l’autre “ressente comme nous”… mais d’apprendre à traduire ses émotions ?

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